La Couleur de La Peau

Métissage culturel: production culturelle résultant de l’influence mutuelle de civilisations en contact - Petit Larousse

L’un des traits à remarquer dans l’art du XXème siècle c’est l’abandon de la norme pour glisser dans une culture métisse. Si l’on considère que la diversité des productions se manifeste par un décloisonnement des catégories artistiques traditionnelles – peinture, sculpture, architecture – la création artistique peut être assimilée à l’exploration d’un "champ ouvert" dans lequel des productions hybrides, ou radicalement nouvelles sont apparues. Impossibles à classer dans les catégories anciennes, elles ont nécessité une invention abondante de termes nouveaux tels que : performance, body-art, land-art, art conceptuel, art minimal, installation, etc. L’ouverture à toutes formes d’expressions et la reconnaissance de comportements artistiques les plus divers ont brouillé les signes de repères stables. Ce métissage s’est produit grâce aux rencontres, aux dialogues, aux emprunts, dans une tentative de renouveler les pratiques, d'étendre l'art et d'élargir les horizons. La couleur de la peau nous fait penser à plusieurs choses, personnes, pays, cultures, etc. Dans cette exposition, l’idée est d’interpeler le publique à travers l’aspect inattendu du métissage: l’intégration, le plaisir, la symbiose. Exactement ce que l’on trouve dans l’œuvre de chacun des artistes présentés: Victoire Cathalan se consacre au dessin et à la peinture. Elle développe un univers à la frontière des mondes humain et végétal avec la peau comme lien. L'écorce et la peau intègrent les mondes extérieur et intérieur, la candeur et la sensualité. Elle traduit la matière-même du sujet par une peinture sensible au toucher. Fernando de la Rocque met en valeur le plaisir. L’artiste invite le public à participer à une orgie avec son œuvre interactive « Lambe-lambe ». Cette pièce a été conçue pour être éphémère sur un papier peint collé contre le mur de la galerie avec des feutres mis à disposition pour que le public puisse participer et colorier les corps en utilisant une vaste variété de couleurs. Fernando poursuit sa recherche en utilisant différents supports, comme la broderie ou la céramique. Julien Spiewak, réalise depuis 2005, la série photographique « Corps de style » : dans des intérieurs de musées et des collections privées, en France et à l’étranger. Il confronte les meubles d’époque à la nudité de la peau en immiscant une partie du corps dans ses décors. Les meubles d’époque et de style donnent la place à un élément vivant, parfois troublant et amusant, toujours de façon discrète. A y regarder de plus près et selon les images, des détails incongrus apparaissent sous la forme de fragments de corps humain. Ils sont plus ou moins intégrés au mobilier où, selon les cas, ils viennent s’y glisser avec humour, grâce, légèreté ou discrétion, se fondant même parfois avec les fauteuils dont ils épousent parfaitement les formes et les courbes. La symbiose est alors parfaite entre les nervures de la peau et celles du bois ou du marbre. ​