Ces jeux vidéo qui s’inspirent de classiques de la littérature

Mouton noir du monde de la culture, le jeux vidéo n’est souvent pas considéré à sa juste valeur. Terrible erreur ! Innovant et singulier, ce média est aujourd’hui un vecteur culturel incontournable et incroyablement influent.

À l’instar du cinéma, certains jeux vidéo s’inspirent librement de classiques de la littérature. Le joueur est alors propulsé au coeur d’un univers qu’il a cent fois imaginé au cours de ses lectures et devient pour la première fois acteur de l’histoire principale. Une expérience unique que seul le jeu vidéo est capable d’offrir à ses aficionados. 

En cette période obscure, Tempslibre vous dévoile quatre jeux vidéo librement inspirés d’oeuvres littéraires qui vous permettront de découvrir sous un nouvel angle un classique qui n’a a priori plus de mystère pour vous. Laissez-vous surprendre ! 

1) The Witcher

Le Sorceleur (The Witcher en anglais) est une série de romans fantasy publiée en 1986 par l’écrivain polonais Andrzej Sapkowski. Digne héritier de Tolkien, Sapkowski s’appuie en grande partie sur le monument du Britannique, Le Seigneur des Anneaux, pour construire son univers fabuleusement complexe. Entre intrigues politiques, combats épiques et romances singulières Le Sorceleur entraîne ses lecteurs au coeur des aventures colorées de Geralt, un chasseur de monstres désabusé.

En 2007, le studio polonais CD Projekt décide d’adapter ce classique de la littérature fantasy en jeu vidéo. Approuvé par Sapkowski lui-même, les développeurs du jeu décident cependant de prendre de grandes libertés par rapport aux oeuvres originales. En effet, si dans le RPG (role playing game) nous suivons toujours les aventures de Geralt, celles-ci se passent après les évènements relatés dans les livres. L’occasion de découvrir et surtout de participer à la suite des aventures du sorceleur sans empiéter sur une histoire qu’on connait déjà. 

Fidèle à l’univers de l’écrivain polonais, la série de jeux ensorcelle par sa beauté et l’histoire qui y est contée. Le bestiaire exotique surprend et fascine, alors que l’on voit se matérialiser sous nos yeux ce que l’on a longtemps imaginé de manière brumeuse. Captivant, ce jeu vidéo connait un succès incommensurable auprès de la communauté geek et permet aux oeuvres de Sapkowski de trouver un nouveau public, plus international et hétéroclite. 

2) Dune

Révolutionnant la littérature de science-fiction, Dune s’impose en maître incontesté du genre. Publié en 1965, l’oeuvre de Frank Herbert figure parmi les romans sci-fi les plus vendus dans le monde. Hypnotique, Dune emporte son lecteur sur une planète ravagée par la sécheresse dont l’unique richesse provient d’une épice de longue vie aussi rare que convoitée. Réfugiés au coeur du désert, les autochtones de l’inhospitalière planète sont dans l’attente du prophète qui déclarera la guerre sainte et changera à jamais le cours de l’histoire. 

C’est au cours des années 80 que l’éditeur Virgin Interactive a l’objectif d’adapter ce chef-d’oeuvre en jeu vidéo. Les moyens à cette époque sont cependant limités et ce n’est que douze ans plus tard, en 1992, que le jeu voit le jour. Développé par Cryo Interactive - une société française appartenant à Virgin - le jeu offre une immersion fantastique dans l’univers d’Herbert, bien que quelques libertés aient été prises par rapport au scénario original. 

Salué par la critique, le jeu aujourd’hui culte offre aux joueurs un gameplay inédit mêlant phases d’aventure, de gestion et de stratégie. Face à ce succès, une deuxième adaptation inspirée de cet univers verra le jour : Dune II : La bataille d’Arrakis. Précurseur des jeux de stratégie en temps réel, ce deuxième jeu vidéo connaît un succès aussi important que son aîné. 

3) Sherlock Holmes

Diablement intelligent, le célèbre enquêteur affute son esprit inductif en écumant les rues d’une Londres victorienne, à la recherche d’indices qu’il est seul à savoir décrypter. Ce personnage complexe et retors prend vie sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle en 1887. Dès lors, il devient l’archétype du détective privé fantasque mais excessivement doué. 

Au cours des siècles, la popularité du personnage de Sherlock Holmes ne faiblit pas. Il fascine autant les réalisateurs de films que les concepteurs de jeux vidéo. En 2002, le studio Frogwares développe une série de jeux basée sur les aventures du célèbre enquêteur. Inédites, les pérégrinations de Sherlock Holmes sont entièrement inventées par Frogwares. En revanche, le studio s’est appliqué à préserver les canons holmésiens et l’ambiance victorienne caractéristiques des romans de Conan Doyle. 

En 2016, Frogwares sort le huitième volet de sa série de jeux vidéo, Sherlock Holmes : the Devil's daughter. Propulsé au coeur des réflexions nébuleuses de l’enquêteur loufoque, le joueur a la possibilité de reconstituer les scènes de crimes, imaginer le déroulement de ceux-ci ou même chercher des indices au sein de conversations qu’il a lui-même menées. Entre le point and click et le RPG, le gameplay de ce jeu est singulier et accessible même aux plus novices. 

4) Blade Runner

L’adaptation cinématographique du roman de Philip Kindred Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques?, vous a déjà été présentée dans une de nos actualités précédentes. À présent, penchons-nous sur le jeu vidéo qui s’est inspiré de cette oeuvre troublante. 

Après le succès de l’adaptation de Dune, Virgin Interactive s’attaque en 1997 à celle du roman de Dick. L’ambiance du jeu vidéo fait écho à celle du film sorti en 1982 ; sombre et décadente. Dans la peau d’un collègue de Rick Deckard, le joueur découvre un Los Angeles dévasté par une guerre récente.

Une fois de plus, des libertés ont été prises par rapport à l’histoire originale afin d’assurer au joueur une meilleure immersion. L’aventure en point and click permet de prendre des chemins différents pour avancer dans l’enquête. Innovant, ce jeu vidéo possède des fins différentes en fonction des choix que le joueur effectue. 

Malgré le succès du jeu à sa sortie, il ne connaîtra aucune suite. Les studios de développement n'en ayant pas les moyens.