Comment sortir de la tête une chanson qui nous hante toute la journée?
Pour certains, les tubes estivaux font partie d'une belle saison réussie. Pour d'autres, ce ne sont que des effets secondaires. En revanche, on est tous exposé au risque de ne plus pouvoir sortir une chanson de la tête. Au crépuscule de l'été, comment guérir de cette obsession? Enquête.
Vous êtes dans votre voiture, en retard pour votre prochain rendez-vous professionnel, comme souvent. Vous n'avez pas eu le temps de connecter votre smartphone... c'est la radio qui occupe l'espace sonore, un peu comme la TV à un repas de famille.
Rouge FM lance le nouveau titre de Drake... Vous n'y prêtez qu'une oreille distraite et pourtant le mal est consommé. Toute la journée et les jours suivant, vous vous répétez inlassablement "Kiki, do you love me" ?
Earwork aka Involuntary Musical Imagery (IMI)
Figurez-vous que le syndrome est scientifiquement reconnu et porte un nom: Involontary Musical Imagery, Imagerie musicale involontaire en français.
Les anglophones l'appelle plus communément l'earworm, comme un ver qui s'introduit contre votre volonté dans votre cerveau. Et y dicte son rythme!
"Kiki, do you love me" ?
Vous n'êtes pas seul: origine d'un phénomène mondial
Première bonne nouvelle, si des scientifiques ont pris le temps de se pencher sur la question, c'est que vous êtes loin d'être seul. Il s'agit d'une véritable épidémie dont l'origine n'a pas encore été clairement identifiée.
Ce qu'on sait, c'est que la viralité d'une chanson est dépendante de sa capacité à vous faire prendre un ascenseur émotionnel. Les pachas de l'industrie musicale l'ont bien compris et ont élaboré une recette maléfique, que vous reconnaîtrez sans peine.
Un tempo catchy, des mélodies qui ralentissent durant les couplets et accélèrent aux refrains. Classique, et tellement efficace.
Des remèdes de grand-mère et des remèdes scientifiques
Bon, d'accord, mais une fois qu'on a chopé une ritournellite aiguë, on fait quoi, docteur?
Il faut faire marcher son cerveau pour casser la boucle, à chaque fois qu'elle apparaît!
"Kiki, do you love me" ?
Un groupe de scientifiques a testé différentes méthodes afin d'identifier la plus efficace.
Toute réflexion qui demande une concentration assez intense pour extraire le refrain de sa tête sans être trop exigeante afin de ne pas nous décourager est conseillée. Cela va du sudoku aux mots-fléchés, en passant par la lecture.
Comme l'ont démontré des chercheurs à l'Université de Reading, en Angleterre, il existe cependant une autre méthode, plus étrange mais également plus facile: mâcher un chewing-gum.
En effet, le fait de troquer une boucle musicale contre une répétition physique pourrait être notre allié le plus précieux dans cette bataille ardue.
Bref, on l'a compris, la stratégie est celle de casser les répétitions afin d'anéantir les récurrences.
On ne se laissera pas faire!
"Kiki, do you love me?"
