Culture du carnaval à Fribourg et dans le monde

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Carnaval Fribourg

Oubliez tout ! Tout ce qui existe sera renversé cette fin de semaine. C’est le fameux Carnaval des Bolzes de Fribourg. Son programme tient en une phrase : du rocambolesque, de la créativité, de la folie et donc de l’excès. La fête sera dingue ou elle ne sera pas ! Du samedi 25 au mardi 28 février, la ville se vêt de l’extravagance typique des meilleurs carnavals. Mais en fait, un carnaval, c’est quoi ? Qu’est-ce qui rend si particulier celui de Fribourg ? Et puisqu’on y est, qu’est-ce qu’un Bolze ?



Le carnaval : entre histoire et modernité



Historiens et sociologues ont du mal à retracer l’existence du carnaval. En Suisse, les premières preuves écrites de son expression remontent au bas Moyen-Âge, tout au plus. Grecs et Romains organisaient déjà des festivités colossales, mais aucune ne peut se définir comme l’ancêtre du carnaval. Ce dernier est une célébration qui se rattache à la tradition chrétienne. En effet, il précède le Carême, période de prières et d’introspection : une sorte de retraite collective. Durant 40 jours, les fidèles sont invités à adopter une alimentation plus frugale, privée d’aliments gras et riches. De ce fait, le carnaval – dont le mot vient du latin « carnelevare », c’est-à-dire « enlever la viande » - est une période de divertissements frénétique qui précède celle du Carême. 

Bien entendu, aujourd’hui, de moins en moins de personnes se plient aux préceptes de la tradition chrétienne. Pourtant, l’engouement des populations autour des carnavals du monde demeure inchangé, voire se fait toujours plus vif. Les sociétés modernes s’articulent autour de la valeur du travail et de l’effort, dans une optique de profit croissant. Ce rigorisme continu et utilitariste rend les gens friands d’échappatoires divertissants. Emile Durkheim, père de la sociologie française, définissait la fête comme un rassemblement humain libérateur des contraintes quotidiennes. La routine métro-boulot-dodo ne laisse que trop peu d’espace aux notions de spontanéité, de surprise et de défoulement, pourtant essentielles.



Parce qu’il ne se produit qu’une fois dans l’année, qu’il précède une période traditionnellement de privation et qu’il rassemble les foules, le carnaval est la manifestation paroxystique de la fête. De ce fait, il suscite un emballement massif. Individuellement, il défoule et libère ! Collectivement, il célèbre la marge et le désordre ! La société est mise sens dessus dessous, le temps d’un long week-end. Les masques et autres déguisements loufoques amplifient l’effet de chaos. On s’y rend pour se moquer de soi et des autres, pour parader, danser et exagérer. On valse tour à tour avec notre créativité, notre imaginaire et notre déraison. On y fait taire nos débats internes pour mieux crier l’ivresse du moment.



A Bahia comme à Fribourg : c'est la fête !



Ce samedi commence donc le mirobolant carnaval des Bolzes de Fribourg. Le Bolze est un dialecte, mélange irrégulier entre le français et le suisse-allemand, typique de la basse ville. Mais c’est surtout un état d’esprit, forgé par une réalité socio-démographique partagée. Durant la première moitié du XIXème siècle, la zone en question était une des régions les plus défavorisées de Suisse. A Salvador de Bahia au Brésil, le carnaval est une riposte de la population noire qui se permet d’occuper le devant de la scène, durant quelques jours. De même, à Fribourg, les Bolzes prenaient leur revanche sur les francophones de la haute ville, plus fortunés. Ils enfiévraient les rues d’une transe collective où les fêtards s’exaltaient lors de bals frénétiques ou de cortèges excentriques. 

Actuellement, les choses ont bien changé et presque plus personne ne parle le dialecte. Pour autant, la figure du Bolze est encore bien vivante et attise les curiosités. Elle contribue au charme de la pittoresque basse ville. C'est ici que le carnaval fribourgeois prend donc place. L’architecture particulière de l’endroit contribue à l’unicité de la manifestation, en ce qu’il propulse notre imaginaire à un festoiement moyenâgeux.


De plus, chaque année, les chaleureux habitants de la Place du Petit-St-Jean ouvrent leurs caves au public. Celles-ci deviennent autant de bars éphémères. A la mode dans les grandes capitales mondiales, comme Paris ou New York, ils existent en réalité depuis des décennies en basse ville de Fribourg !  Que ce soit pour assister au traditionnel cortège du dimanche, pour ripailler joyeusement ou pour danser gaiement, rendez-vous au Carnaval des Bolzes ! 






Créé le 23.02.2017 par Loris

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