BOOM BOOM HARMONIOOM
Quel est le groove de tes ancêtres ? Un métissage musical inattendu mais pas forcément incongru. C’est une tentative de revisiter un héritage choral particulier, celui des anabaptistes et ses dérivées.
C’est un résultat possible quand sonorités électro, rock et contemporaines se confrontent à de très anciens chants anabaptistes par l’entremise d’un harmonium des hauteurs jurassiennes.
C’est un "Chor "qui se frotte au hardcore : un chœur qui affronte des styles musicaux plus radicaux pour chercher ce qui constitue, au sens littéral, le « noyau dur » de ces anabaptistes parfois appelés eux aussi « radicaux ».
Boom Boom Harmonioom, c’est donc d’abord une question : quel est le groove de tes ancêtres ?
L’ensemble de l’œuvre joue avec 3 niveaux :
1/ Les cantiques traditionnels : les chants à 4 voix et en allemand que « tout le monde connaît » chez les mennonites, les classiques tirés du Gemeinschaftsliederbuch. Dans les fermes on les chantait autrefois autour d’un harmonium, dans les chapelles on les chante encore de nos jours. C’est le « fil rouge ».
2/ L’Ausbund ou « chants des prisons » : les racines plus anciennes, que les mennonites ne connaissent plus, mais qui sont toujours en vigueur dans les communautés amish. Ce recueil de chants remonte au XVIe siècle : il fait mémoire, en vieil allemand, des anabaptistes persécutés. Ce sont les « Roots, Bloody Roots ».
3/ Boom Boom ! Ces legs musicaux sont revus et corrigés, repris et triturés : ils entrent en résonnance avec des références actuelles et servent de point de départ à des compositions nouvelles. L’œuvre alterne les ambiances et les allusions (metal, jazz, prog, électro, slam…). C’est « la création » proprement dite.
L’œuvre évoque, cite, problématise, reformule et réinvente ; elle reprend l’une des histoires de l’Ausbund et raconte le récit de deux femmes anabaptistes, Mary et Ursel Beckom, arrêtées et emprisonnées pour leurs convictions religieuses ; elle questionne identité et actualité.
En quoi ces anciens chants interrogent-ils nos propres peurs ? En remixant des origines spécifiques, l’œuvre soulève des enjeux universels : quelle est, finalement, la valeur de la liberté de conscience ? Et devant la violence qui éclate à la face du monde, peut-on encore chanter un chant…?
