Vernissage Fri Art Kunsthalle : Ketty La Rocca et Dorota Gawęda and Eglė Kulbokaitė

Fri Art Kunsthalle présente deux nouvelles expositions : les collages d'une artiste emblématique italienne des années 60 et un duo d'artistes transformant les espaces en un lieu de réception sensible aux angoisses les plus contemporaines.

Ketty La Rocca – Dal momento in cui…  

L’artiste Ketty La Rocca occupe une place singulière dans l’art italien des années 1960. L’exposition que lui consacre Fri Art s’articule autour d’une sélection de collages qu’elle réalise en affinité avec la Poesia visiva, un mouvement qui cherchait à repenser l’impact de l’art sur la société en empruntant certaines formes aux médias de masse. Dans ses collages, une ironie acerbe émerge du choc entre les images et le texte. Elle vient dénoncer les liens entre l’émancipation de la femme et l’objectification du corps par la société de consommation. Heurtée par un milieu qui la réduisait trop souvent à son féminisme, progressivement désabusée quant au potentiel transformateur de l’art, l’artiste déploie une réflexion puissante et solitaire autour de la communication et de son impossibilité. Dal Momento in cui... se concentre sur l’utilisation du langage et du non-sens comme stratégie poétique qui traverse son oeuvre.

Dorota Gawęda and Eglė Kulbokaitė – Mouthless

Lieux: Fri Art, Kunsthalle Fribourg et WallRiss

Réalisation: Fri Art, Kunsthalle Fribourg en collaboration avec WallRiss  

Pour leur première exposition monographique dans une institution suisse, Eglė Kulbokaitė (*1987 Kaunas / Basel) et Dorota Gawęda (*1986, Lublin / Basel) transforment Fri Art en un lieu de réception sensible aux angoisses les plus contemporaines. L’environnement créé pour l’exposition constitue une fiction fragmentée où se mêle théorie éco-féminisme, légendes urbaines, procès de sorcières, repères géographiques concrets, drame écologique imminent. Ecrans, sons, odeurs, jeux de lumières, objets, textes adressent très directement le visiteur et provoquent sa réflexion. Par ses récits, l’exposition problématise la répartition du naturel et du technologique, de l’archaïque et du futuriste, du réel et de sa médiation. Le « comme si », l’aspect spéculatif de la fiction questionne notre rapport à la production de la vérité. Les emprunts aux genres populaires de la science-fiction et de l’horreur reflètent la condition instable des corps qui traversent la crise identitaire et écologique. L’exposition débordera du site de Fri Art. Un diorama installé dans l'espace d'art WallRiss servira de lieu de tournage et de production. Ce lieu servira aussi d’antenne relai de diffusion au centre ville. L’exposition s’imagine comme une rumeur, ou une odeur qui se repend dans la ville de Fribourg.