Aris Georgiou : La photographie au-delà du photographe

Série Dans le sillage du Murex, femmes en rouge, 1992
Manifestation terminée

La Fondation Auer Ory pour la photographie rend hommage à Aris Georgiou à l’occasion du don d’une partie des archives de l’artiste à la Fondation, soit plus de 800 tirages. Le photographe grec expose un choix d'images de quatre séries.

La photographie est au-delà du photographe Lorsque j’ai commencé à prendre conscience que ce que je prenais en photo ne serait qu’une ébauche de l’image immortalisée sur le papier par l’émulsion photographique, cette idée m’a hanté dès le départ. Pensée, qui bien sûr, blessait ma juvénile ambition de «photographe auteur». Or, il arrive un moment où s’incliner devant la réalité finit par libérer... Libre alors, je constate aujourd’hui que je me suis adonné au «vice de photographier» tout en espérant réaliser la bonne image, mais en même temps, que ce n’était pas très important que la photographie «soit vraiment bonne». Oui, j’assume désormais et j’admets modestement mon rôle de collectionneur d’images plutôt que celui d’auteur. Il ne s’agit pas là de fausse modestie, j’ai eu ma part de bonne photographie et je la défends. En ces temps de recul et d’une certaine maturité, ce qui semble compter davantage pour moi, ce sont mes enregistrements, témoins d’une infime partie de ce que j’ai vécu et de ce qui m’a entouré. Part importante pour moi évidemment - moi, centre du monde - alors que, pour tout autre spectateur, ces images témoignent éventuellement d’une certaine lecture du monde à travers un certain regard, le mien. Il s’agit donc là, d’un parcours de dimensions modestes d’une lecture subjective d’un monde, que le photographe, tel une asymptote, s’essaie sans jamais les égaler, celles de la vérité et du contenu de la photographie. Exposé moi-même devant ce monde qui s’exhibe à mon regard, je photographie ce que je juge «photographique». C’est la «photographicité» du sujet qui mobilise ma sensibilité, puis mon obturateur. C’est ainsi qu’une attitude est née et que j’ai appelé «Circonstances» donnant naissance à mon premier livre, mais aussi définissant un parcours suivi par mon regard lors de la pratique du «vice de photographier». Cette syntaxe, flagrante ou latente, a toujours conditionné mes prises de vue, et ce, sans jamais démentir mon étonnement devant le miracle de la photographie. Elle m’a servi du reste, en fidèle soutien, à toute tentative ciblée ou moins ciblée, de capturer des ambiances, des phénomènes, des groupes sociaux, les particularités d’un pays ou de lieux, de constituer des ensembles articulés autour de leitmotivs récurrents. Par ailleurs, le «photographiable» a joué un certain rôle dans la réalisation de certains de mes travaux frôlant l’art visuel ou les arts plastiques. C’est cette dimension du respect du «photographique», qui dans ces cas d’infidélité, contribuent aux circonstances atténuantes de la culpabilité ressentie lors des déviations que j’ai su, par moment, imposer au droit chemin de ma photographie. Aris Georgiou, le 12 avril 2017

Entrée gratuite
Age conseillé
Adolescents, Adultes, Seniors
Date de fin
9.09.2017
jeu. 29 juin 2017
10:00

Fondation Auer Ory pour la photographie

Route du Couchant 10
1248 Hermance

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Horaires

Visites sur rendez-vous uniquement. Pour réserver: auer@auerphoto.com ou +41 (0)22 751 27 83

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