Sur les traces en plastique de Magellan

Manifestation terminée

L’exposition photographique et cartographique éclaire l’ampleur de la pollution microplastique des océans, 500 ans après le premier tour du monde, et nous tend un miroir dans lequel appréhender le monde d’aujourd’hui à la lumière du passé.

Déployée dans la grande serre du Théâtre de l’Orangerie à Genève du 27 août au 28 septembre 2019, l’exposition Sur les traces en plastique de Magellan met en scène une sélection de particules microplastiques trouvées après analyse dans une partie des 208 prélèvements d’eau de surface effectués au total par le suisse voilier de 33 m Fleur de Passion dans le cadre du programme Micromégas de cartographie de la pollution méso et microplastique, lors de son tour du monde de 4 ans et demi (avril 2015-septembre 2019) sur les traces de Magellan.

Elle donne à voir 20 de ces prélèvements - fragments, fils ou filets de pêche, pellets, mousses ou films plastiques - photographiés en très gros-plan par le photographe genevois Fred Merz de l’agence lundi13 qui en magnifie, au sens propre comme au sens figuré, les formes qu’un artiste n’aurait peut-être pas reniées, les couleurs chatoyantes et venimeuses ainsi que les textures parfois trompeuses pour mieux suggérer l’ambivalence de notre rapport avec le matériau source dont ces fragments proviennent : le plastique.

En de longues bandes ondulantes telles des vagues évoquant l’univers marin dont les fragments proviennent, ces photographies alternent avec les informations pratiques et cartographiques se rapportant à chacun des prélèvements (provenance, lieux et date, concentration et typologie des particules plastiques analysés, etc), pour nous ramener à la réalité du phénomène au coeur de l’exposition: la pollution plastique et les qu’elle soulève.

Et comme pour achever ce retour sur terre qui trancherait avec le quasi onirisme des photographies, également suggéré par l’habillage sonore de l’exposition, celle-ci présente aussi sur des tables lumineuses le fruit du programme Micromégas dans toute sa matérialité: une sélection de coupelles – plastiques – dans lesquelles les particules identifiées après analyses sont classifiées par les biologistes d’Oceaneye en fonction de leur taille et de leur typologie.

L’exposition est en version bilingue français et anglais.

Entrée gratuite
Age conseillé
6 à 12 ans, Adolescents, Adultes, Seniors
Date de fin
28.09.2019
De
Photographie Fred Merz
Réalisation
Agence Stojan & Voumard
mar. 27 août 2019
10:00

Théâtre de l'Orangerie

Parc La Grange, Quai Gustave-Ador 66B
1207 Genève

Voir le programme complet

Détails

De la plastique du monde à un monde de plastique

Le plastique c’est fantastique dit la chanson, et le caoutchouc super doux. Mais ce chimiste anonyme qui connaît bien « la chose » dit aussi que ce matériau symbole de modernité n’aurait jamais dû sortir des laboratoires! Et pourtant, il en est sorti, et bien sorti, telle une créature du docteur Frankenstein hyper cool car tellement pratique… Il sert pour tout, modelé par l’humain à l’infini. Il s’est répandu partout jusqu’aux confins des mondes terrestres et sous-marins. Et voilà qu’à son tour, c’est lui qui modèle l’humain de ses effets environnementaux et désormais sanitaires.

L’installation graphique et photographique proposée par la Fondation Pacifique et l’association Oceaneye raconte une petite partie de cette histoire cauchemardesque qui ne fait que commencer, la colonisation du monde par le plastique, et éclaire l’ambivalence de notre relation avec ce matériau devenu indispensable dans notre vie de tous les jours. Sous l’œil du photographe genevois Fred Merz, qu’ils sont étonnants, ces fragments magnifiés de microplastiques, dans leur foisonnement de formes et de couleurs chatoyantes. N’appartiendraient-ils pas au monde végétal? Animal? Minéral?

Non, ils sont bel et bien des débris plastiques, trouvés dans quasiment chacun des 208 échantillons d’eau de mer collectés par le voilier Fleur de Passion et analysés par biologistes de Oceaneye dans le cadre de The Ocean Mapping Expedition, tour du monde de 4 ans et demi dans le sillage de Magellan, d’avril 2015 à septembre 2019.

Si bien que 500 ans après la première circumnavigation, force est de constater que la plastique du monde a cédé la place à un monde de plastique. L’idée d’une planète Terre que l’on pourrait modeler selon notre bon vouloir et en toute impunité s’efface devant la réalité d’une pollution - plastique - à grande échelle. Avec quelles conséquences environnementales, voire sanitaires?

Horaires
10h-23h

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