Stand in Silence

Solo show de l’artiste chinois Ma Sibo

La galerie Gowen Contemporary est heureuse de présenter, pour la première fois en Suisse, un solo show de l’artiste chinois Ma Sibo, né à Tianjin en 1979.

Ma Sibo réalise ses premières études en Chine et obtient un B.F.A de l’Académie des Beaux-Arts de Tianjin en 2001. L’artiste complète sa formation en France, d’abord à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Toulon, puis à Nîmes, à L’Ecole Supérieure des Beaux-Arts. C’est lors de ce séjour qu’il peut admirer les chefs-d’oeuvres classiques de l’histoire de l’art occidental, tels que les peintures de Vermeer ou de Rembrandt, « dont le langage d’ombre et de lumière est enraciné depuis toujours dans [son] coeur » (Ma Sibo, 2020). L’artiste se fascine également pour l’expressionnisme abstrait d’après-guerre, pour l’oeuvre de Mark Rothko et de James Turrell, deux artistes qui deviendront une référence importante dans son travail.

Les mystérieuses toiles de Ma Sibo, entre réalité et imagination, composées d’habiles assemblages de couleurs et de vides lumineux, révèlent un univers évanescent et poétique qui entraîne le spectateur vers une dimension contemplative et spirituelle.

Tels des simulacres ou des mises en scène, des éléments issus du quotidien se métamorphosent en visions lyriques, tant dans l’épure et le silence que dans une lumière vibrante pouvant susciter la nostalgie. Par l’appropriation de la forme et de la couleur, l’artiste spiritualise le sensible et crée une liaison indissociable entre guration et abstraction, entre visible et invisible.

Les peintures exposées, toutes réalisées en 2019, sont issues des recherches récentes de l’artiste sur la lumière nocturne arti cielle des paysages urbains et industriels observés dans les rues polluées du centre-ville ou de la banlieue de Pekin.

Dans une atmosphère de science- ction, des sujets guratifs isolés apparaissent comme des symboles d’un autre monde, celui de la lumière du jour, d’un passé éloigné. Dans le silence de la nuit, l’humanité est réduite à une ombre. Les objets, évoqués plus par l’absence que par la présence, sont les témoins du changement d’une civilisation en marche vers un futur incertain.

Comme le disait Mark Rothko « la peinture est un langage aussi naturel que le chant ou la parole. C’est une méthode pour forger une trace visible de notre expérience, visuelle ou imaginaire, colorée par nos propres sentiments et réactions, et indiquée avec la même simplicité et la même spontanéité que chanter et parler. » (Mark Rothko, ‘Écrits sur l’art’, 1934-1969)