LA MAISON DE BERNARDA ALBA (LORCA) m.e.s Alexandre Païta
Le théâtre a besoin que les personnages qui apparaissent sur scène portent un costume de poésie découvrant leurs os et leur sang ». (Federico García Lorca, Conversations littéraires, Op. cit., p. 673.)
C’est dans l’Andalousie rurale, religieuse et conservatrice des années trente que nous entraîne, cette fois-ci, le metteur en scène Alexandre Païta avec La maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca.
Au plus fort de la chaleur andalouse d’un mois d’été, dans le silence d’un huis clos étouffant, neuf femmes de tous âges se font face, laissant cours à la puissance dévastatrice de leurs désirs frustrés, de leur rage étouffée et de leurs ressentiments, mais surtout de leur soif d’amour et de liberté.
Le drame d’une jeunesse brimée, d’une féminité interdite et de plusieurs vies irrémédiablement gâchées se noue entre les quatre murs de La maison de Bernarda Alba.
« […] il se passe ici quelque chose d’absolument fou. Moi, je ne veux pas te blâmer, mais tu n’as pas donné à tes filles leur liberté. […] Tu entends ce silence ? Eh bien, le tonnerre gronde en chaque chambre.
Le jour où éclateront les tempêtes, toutes elles nous balaieront ». (La maison de Bernarda Alba, Federico García Lorca, 1936)
La Maison de Bernarda Alba est une tragédie de l’instinct qui fait écho aux propos d’un personnage de Noces de Sang :
« Vaut mieux mourir saigné à mort que vivre avec [le sang] pourri, corrompu » (« Vale más ser muerto desangrado que vivir con [la sangre] podrida »).
Comme dans les textes au parfum populaire et passionnel de García Lorca, le théâtre de Païta est un théâtre de feu où la mort omniprésente n’est jamais échec, chute ou humiliation.
Ses personnages sont harcelés par une destinée funeste, mais cette Anagkè est déchaînée par leur conviction et leurs choix, même les plus fatals, et non plus uniquement par la volonté despotique des dieux.
C’est surtout un théâtre d’espoir et de foi duquel jaillit un Cante jondo, ce chant profond, authentique et poétique, gorgé d’humanité :
« Le théâtre a besoin que les personnages qui apparaissent sur scène portent un costume de poésie découvrant leurs os et leur sang ». (Federico García Lorca, Conversations littéraires, Op. cit., p. 673.)
LA MAISON DE BERNARDA ALBA (LORCA) - Théâtre des Grottes
Rue Louis-Favre 43
1201 Genève
18-19-20-21 decembre a 20 heures
22 decembre à 17 heuresBilletterie Ville de Genève Espace Ville de Genève, 1 Pont de la Machine Maison des arts du Grûtli, 16 rue Général-Dufour Genève-Tourisme, 18 rue du Mont-Blanc Cité Seniors, 28 rue Amat Renseignements par téléphone Suisse 0800 418 418 gratuit Etr