Arlequin poli par l’amour
Marivaux – Thomas Jolly – La Piccola Familia
Né en 1720 de la rencontre entre Marivaux et les Comédiens italiens, Arlequin poli par l’amour est une friandise en prose qui pétille d’esprit. Témoin le ballet qu’y exécute Arlequin, adorable dadais enlevé par une fée qui en pince pour lui. Or, lui n’aura d’yeux que pour la bergère Silvia. La pièce, sorte d’éducation sentimentale badine, évoque la sortie de l’enfance, l’émancipation, la violence des jeux de pouvoir et aussi, bien sûr, les méandres de la passion amoureuse. Elle est ici transfigurée par la mise en scène électrique de Thomas Jolly. Se dessine alors la figure d’un marivaudage moins léger que subtil, moins cocasse que corrosif, qui se déploie aux accents d’une musique rock sur un plateau orné d’ampoules, de guirlandes lumineuses et de serpentins en papier. Le décor est planté, la fête peut commencer.