BUSTER KEATON
Quand l’artisanat du théâtre réinvente la magie du cinéma muet.
C’est quoi cette fumée ? Dans le couloir, là. Ça sent rien... c’est un nuage ?
Je cours dans le nuage, je tombe sur une énorme locomotive à vapeur !
Dedans, il y a une fille avec des cheveux tout bouclés, et un garçon qui me tend la main. Je cours, j’attrape la main, je grimpe dans la locomotive, on va à New York !
Les paysages défilent, nous sommes... il y a plus de cent ans. Le garçon s’appelle Buster. « Buster », ça veut dire « chute spectaculaire ».
– Depuis tout petit, je fais des chutes spectaculaires, mes parents m’ont appelé comme ça :
« chute spectaculaire », Buster.
À New York, Buster passe une audition pour devenir comédien. Il sait tout faire : jongler avec des balles, des guidons de vélo, jouer du piano avec les pieds. Surtout il sait tomber sans se faire mal, valser dans les airs comme un polochon.
Il fait du cinéma. Il chute de plusieurs étages, prend une façade de maison sur la tête, traverse l’écran accroché à un train.
Il me donne le tournis. Il n’y a pas UN Buster ! Il y en a deux, quatre, six, cent. Ils courent, dansent, jouent au milieu de la musique et des décors en noir et blanc.