" Formes d'existence " sculptures de Nele Gesa Sturler
Les sculptures sont en bois, ce n’est pas du bois ni le bois pourtant il n’est jamais autant ressuscité qu’entre les bras de Nele.
Ce sont des bouts de troncs d’arbres coupés, secs, un monde intérieur de veines de fibres, d’aubiers, écrit par le temps. Elle commence avec la tronçonneuse finit avec du fin papier de verre survolant la surface travaillée, en douceur. Son monde intérieur rejoint celui de l’arbre, créant des vagues qui réunissent le monde végétal et le monde humain dans leur complexité.
Des mains et du bois, des outils et du bois, des copeaux, de la sciure, encore du bois, des vestes en bois, des plis de peau en bois, Nele plonge dans le bois comme dans une rivière. Le bois devient écriture de son cahier intime tout en restant bois. Elle appelle le bois pour se raconter sans le trahir. De mon côté c’est différent la forêt est un refuge, rassurante, forte, vivante, malmenée trop souvent. Je lui inflige mes états d’âmes et à chaque pas la forêt me fait signe, comme un appel complice « regarde ce que je raconte, prends-le » ainsi je n’ai pas le sentiment de faire des photographies mais d’être juste le messager de cet appel végétal.
Ainsi aussi naturellement que pousse un frêne à côté de l’aubépine la sculpture pourra flirter ou tout au moins résonner avec la photographie.
Mario Del Curto