" Géométrie minimale: peinture "
Frossard peint comme on construit: géométrie minimale, contraste des couleurs appliquées en aplats, sévérité des formes, une sobriété qui relève de l'absolu.
L’artiste neuchâtelois propose une peinture radicale, sans compromis de joliesse. Des raies ou des bandes de peinture, le plus souvent verticales – il parle de coupures verticales –séparent ou unissent des plans de couleurs jusqu'au bord du canevas.
Il a souvent recours à des perforations. Selon lui, « L’invention de la perforation répétitive au travers de la toile permet d’exprimer un cheminement, une limite, une rupture ou un parcours. Elle est comme l’expression d’une vibration différente.
L’oeuvre doit étonner ; elle doit être totale, tendue, et vivre grâce à l’accident inséré. »
S’il a le regard de l’architecte, son arithmétique est sensible, son approche intuitive. Il nous confie ainsi : « J’aime être en face du tableau et voyager au travers de champs de couleurs qui envahissant tout l’espace. L’expression de mon travail, souvent monochrome, est comme des façades intégrées à un mur. De par son concept, l’oeuvre réalisée dépasse mon outil de mémoire. » ou encore : « D’une part, je suis un contemplateur, et d’autre part, je m’obstine à travers mes oeuvres à tout réinventer. En effet, mon travail est d’organiser une cohérence nouvelle dans laquelle l’impression de l’architectural est prépondérante. »
Un travail dont on salue la bienfacture et dont on admire la subtilité formelle, et qui nous touche durablement, faisant de nous le récepteur qu’il évoque par ces mots : « L’homme n’est pas inclus dans mes travaux, il est celui qui regarde l’oeuvre ».