Qui a tué mon père d'Édouard Louis
Édouard Louis écrit une lettre à son père, pour son père, décrivant un ouvrier détruit physiquement et socialement à 50 ans. Il y décrypte les raisons sociales et politiques de son état et la confie au metteur en scène et acteur Stanislas Nordey.
Édouard Louis a grandi dans un milieu ouvrier du nord de la France qu’il a fui grâce aux études et à la littérature. Jeune homosexuel, il y a subi les humiliations scolaires, sociales et familiales de celui qui ne répond pas aux injonctions à la masculinité virile et dominante: il l’a décrit dans un premier roman, En finir avec Eddy Bellegueule, qui lui a valu une reconnaissance publique et critique internationale. Il s’inscrivait alors dans la lignée de Marguerite Duras, Simone de Beauvoir, Annie Ernaux ou Didier Eribon chez qui littérature, autoanalyse et critique sociale se mêlent dans un même geste littéraire.
Quatre ans après avoir rompu avec sa famille et son milieu, il retourne voir son père. Il rencontre alors un homme malade, respirant et se déplaçant avec peine malgré son relatif jeune âge. Pourtant celui-ci ne se plaint pas, comme s’il trouvait son état normal.
À ce père défait, à celui dont il a raconté la violence et le rejet, il écrit une lettre d’amour poignante, se remémore son enfance pour tenter de comprendre et dresse finalement un ardent réquisitoire contre les responsables et les politiques qui ont laissé ce père être relégué aux marges aveugles de la société. Stanislas Nordey porte sur scène cette parole d’amour et de rage, cette voix qui refuse la fatalité et accuse.
Théâtre de Vidy
Salle Charles Apothéloz
Av. E.-Jacques Dalcroze 5
1007 Lausanne
billetterie@vidy.ch
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Mardi-samedi, 13h-19h