Il turco in Italia




Danse orientale au pied du volcan
Comme ses contemporains, Gioacchino Rossini semble apprécier l’exotisme et les voyages, puisqu’après avoir conduit une Italienne à Alger en 1813 à la demande de Venise, voilà qu’il convie un… Turc en Italie à la faveur d’un opéra bouffe composé l’année suivante pour la Scala! Mais contrairement à ses premiers succès vénitiens (outre L’italiana in Algeri : Il signor Bruschino, La scala di seta et surtout Tancredi), les applaudissements ne sont pas au rendez-vous. Il faudra attendre près d’un siècle pour que l’Italie s’y intéresse à nouveau après d’ultimes représentations en 1855 : lors de retrouvailles mémorables à Rome en 1950, marquées par la Fiorilla d’une certaine… Maria Callas. Qu’à cela ne tienne! L’œuvre, qui comme le Così de Mozart (représenté peu avant la création sur la même scène milanaise) « danse sur le volcan » – au propre comme au figuré: le librettiste Felice Romani situe l’histoire près de Naples, au pied du Vésuve –, est aujourd’hui appréciée à sa juste valeur : comme l’une des pépites du « nouveau » style buffa, ouvrant la voie à des chefs-d’œuvre tels qu’Il barbiere di Siviglia, de la même manière que Tancredi débarrassé des longs récitatifs de la tradition seria annonce Cenerentola et Semiramide.