Andrea Anastasia Wolf - Peinture
Peinture contemporaine figurative
Son art tout de sobriété oppose à l’individu dépecé une unité du sentiment, observe à travers la loupe du monde réel le vrai langage de l’homme, la sensibilité nerveuse, la timidité du cœur. Il ne procède pas de l’esprit froidement rationaliste de notre époque, mais du type même de l’esprit illogique, non intellectuel, qui traduit le pressentiment du devenir et de la disparition en idées et en moments existentiels. Il y a plus d’aérolithes que de pierres dans une carrière terrestre. La liberté de l’imagination échappe au labyrinthe de la logique et de la constructivité fanatique, sans tomber pour autant dans l’idyllique ou le bucolique.
Andrea Anastasia Wolf - Peinture - Selz art contemporain
Clos du Tacon 18
2742 Perrefitte
À l’époque où elle prit conscience que les arts plastiques devaient devenir le centre de gravité de son existence, Andrea Anastasia Wolf voulait tout expérimenter. Le cours préparatoire de Bienne et la Haute école de Lucerne constituaient pour cela de bonnes plates-formes. Mais ce qu’elle voulait – cela se manifestait toujours plus clairement –, c’était de la concentration, c’était créer, avec les moyens de la peinture, des tableaux qui soient plus qu’ils ne le montrent. Des tableaux qui réunissent ce qui est visible à l’extérieur et ce qui est contenu à l’intérieur. L’artiste parle de «Stimmung» – une notion complexe. Il se peut qu’un espace ou un paysage suffisent pour ravir les spectateurs. La plupart du temps, cependant, ce sont des hommes ou des femmes dont les idées, les sentiments, les actions nous incitent, à travers le regard, à transformer l’image en récit – qu’il soit littéraire ou filmique. Mais au lieu des mots ou de la caméra, c’est la lumière peinte qui produit la magie de la «Stimmung».
Il se peut que le souvenir d’un film inspire l’artiste, mais il se peut aussi que le sujet remonte pour ainsi dire du tableau lui-même. Dans celui qui illustre ce dépliant, c’est une scène d’un film d’Andreï Tarkovski qui a stimulé Andrea Wolf, mais pour se muer ensuite en une rencontre très personnelle entre un homme absent et une femme présente. Le noir-blanc pâli de la photographie accrochée au mur nous fait penser au portrait d’un défunt, alors que la présence expressive et sensuelle de la figure féminine – ses cheveux, sa nuque, sa robe à fleurs – renvoie tout entière à un ici et maintenant. La lumière les relie. Nous n’entendons pas le dialogue entre les deux mais nous le sentons car, à mesure que nous nous attardons devant l’œuvre, le regard se propage imperceptiblement dans notre corps. La pièce située sur la droite reprend symboliquement l’intensité palpable de la relation entre les deux personnages dans l’expression de l’obscurité et de la lumière qui entre.
Annelise Zwez
(traduction: Léo Biétry)
vernissage dimanche 11 juin 2017, 15:30
exposition 11 juin - 02 juillet 2017
ouverture samedi et dimanche 14 - 18 et sur rendez-vous
transport depuis la gare de Moutier assuré par la galerie
079 779 56 27