Théâtre : "Marrakash"
Comédie dramatique primée, en première suisse. Utopies exotiques, rapport asymétrique Nord-Sud, fantasme de jouvence, autant de lièvres soulevés dans une chasse éperdue au bonheur ou à la réussite ! Un chassé croisé hard et cocasse à la fois.
Le sujet de cette pièce, l'ambiguïté des rapports Nord-Sud, est d’un intérêt majeur et actuel. L’aborder, non pas par le problème de l’immigration chez nous mais par l’émigration d’une partie de nos aînés dans ces pays est un changement de perspective intéressant.
Une partie de l’action se situe à Genève, l’autre à Marrakech. La tension de la pièce peut se résumer à ceci : d’une part, l'utopie, le rêve de réaliser une deuxième vie après être arrivé au bout de sa vie active, chez certains retraités, en faisant fi du contexte socio-culturel du pays choisi, des antécédents relationnels entre les différents peuples, du déséquilibre financier, sociologique qui se pérennise avec les rancœurs, les compromis, les faux semblants associés.
D’autre part, le désir chez les jeunes de ces pays d'accéder à un travail gratifiant, reconnaissant leurs compétences et respectant leurs qualités, mais aussi au confort, à la modernité. Peut-être même sont-ils bien plus acharnés que la plupart des nôtres à vouloir cette réussite au détriment de leur qualité de vie. Mais aussi une certaine revanche à prendre sur un passé colonial humiliant, ce sentiment plus ou moins justifié d'un mépris sous-jacent dans les rapports avec des représentants de l'occident, des touristes, des partenaires.
Il y a un certain aveuglement, un éblouissement se rapprochant du "merveilleux" qui fait confondre sagesse avec hédonisme et simplifie en l'occultant les problèmes d'intégration et de relations humaines quand l'installation dilettante et jouissive se passe au pays des "sans-moyens"!
Sans parler du fantasme du « bain de jouvence » que représente l'installation de retraités dans un pays « émergeant », y compris des relations amoureuses intergénérationnelles inespérées mais évidemment loin d'être désintéressées du côté des jeunes autochtones *.
Est-ce que tout cela peut expliquer la dérive de certains dans un islamisme radical, terroriste? En partie seulement, car on voit apparaître également ces tendances chez des jeunes nés, élevés en pays occidental et même chez des adultes socialement intégrés et possédant un solide bagage scientifique ou/et intellectuel, ayant fondé famille avec des occidentales et parfois passant à l'acte criminel.
"Marrakash" est une pièce vive, naturaliste, non exempte d’humour et d’émotion mais aussi sans mièvrerie, ni « politiquement correct » sur les rapports humains. C’est une pièce populaire, dans le fond et la forme sont accessibles à tout un chacun en passant par des rapports interpersonnels sans concessions.
Normal: CHF 25.-/ Réduit: 15.-/ Carte 20ans/20francs CH10.-
theatremarathon@gmail.com
Cliquez ici pour réserver votre place !
Théâtre de la Poudrière Neuchâtel les 10, 11, 12 mai à 20h00 sam. et dim. 18h00