Printemps carougeois / Autostop (par la Cie du Rond-Point)

Auto-stop de Floriane Mésenge et Maxime Gorbatchevsky : une traversée intime et politique sur les routes de France

À partir de récits glanés en auto-stop, deux comédiens nous embarquent dans un spectacle aussi touchant que percutant, à la croisée des vies ordinaires et des grands questionnements de notre époque.

Depuis l’adolescence, Floriane Mésenge parcourt les routes en auto-stop. Ce moyen de transport, simple en apparence, devient pour elle un véritable laboratoire humain. Dans l’espace clos de l’habitacle, les langues se délient, les confidences affluent, les vérités surgissent. Ces échanges, souvent brefs mais d’une sincérité bouleversante, elle les collecte, les note, les garde précieusement.

Avec Maxime Gorbatchevsky, elle donne aujourd’hui corps à ces rencontres dans un spectacle à deux voix, sensible et profondément humain. Elle incarne son propre personnage, celui d’une femme en mouvement, d’une passagère en quête, qui avance de voiture en voiture comme on traverse les étapes d’une vie. Maxime, lui, devient tour à tour les conducteurs et conductrices croisés sur la route, changeant de rôle, de posture, de ton avec une agilité remarquable.

Ce qui se joue ici, ce n’est pas un simple voyage, mais une plongée dans la diversité des existences. Les témoignages sont livrés dans leur vérité brute, sans artifice ni réécriture. On y parle de féminisme, de Gilets jaunes, de sexualité, d’amour, de précarité, de police, de philosophie… Le quotidien y est politique, les mots sont vrais, parfois crus, souvent bouleversants.

Auto-stop ne cherche pas à édulcorer le réel. Il le donne à entendre tel qu’il est, à travers une mosaïque de voix qui composent un portrait vivant et nuancé de notre société. Un spectacle profondément humain, à la fois drôle, tendre, lucide et traversé par cette question essentielle : que nous racontent les autres, quand on prend le temps de les écouter ?