Brahms - Schubert
D’un bout à l’autre du clavier XIXe. Son premier enregistrement Schubert lui a valu un « Choc » du magazine Classico. La jeune pianiste chinoise Ran Jia a choisi deux sonates du Viennois pour débuter son récital.
Il est difficile de concevoir qu’il y a cinquante ans à peine, les sonates de Schubert étaient encore inconnues du grand public. Et pourtant, quelle richesse! quelle audace! quel voyage elles proposent à nous autres Wanderer du XXIe siècle! Que s’est-il passé? Acteur central de la reconquête, Paul Badura-Skoda a son explication: «Prisonniers d’a priori hérités du XIXe siècle, on pensait que Schubert n’était l’homme que de ses Lieder et rejetait à peu près toute sa musique instrumentale. Ce qu’on lui reprochait en fait, c’était de ne pas être Beethoven ! Et là résidait justement tout son mérite: celui de ne pas être un pâle copiste mais un créateur à part entière. » Démonstration en un double la mineur. Puis le Brahms des dernières confessions. 1892. Vacances d’été à Bad Ischl, où l’on croise l’empereur François-Joseph. Loin des fastes – loin du monde même ! –, l’homme à la longue barbe grise couche Trois Intermezzo sur le papier: liberté de la forme pour «trois paysages d’automne qui restent dans la demi-teinte, le clair-obscur» (Claude Rostand).