Récital de clavecin de Jean-Luc Ho

Jean-Luc Ho, "claviériste complet" (claveciniste, organiste et clavicordiste), propose la reconstitution d'une rencontre entre Johann Sebastian Bach et Louis Marchand, chacun jouant qqs-unes de ses pièces... Cette joute a bien eu lieu !

Les "claviers anciens" n'ont plus guère de secrets pour Jean-Luc Ho, qui pratique aussi bien le clavecin, le clavicorde que l'orgue, et qui s'est intéressé à toutes les facettes de ces instruments, depuis leur histoire, leur facture et la littérature musicale écrite pour eux. Il s'est par ailleurs constitué toute une collection d'instruments à clavier... C'est un membre éminent de la jeune génération de clavecinistes français, que je suis heureux d'accueillir à La Goulue.

Chez nous, il fera résonner mon "clavecin flamand", avec un programme intitulé "Marchandage franco-allemand: Oeuvres de Bach & Marchand".

La "Suite en ré" de Louis Marchand est l'œuvre d'un "Musicien Fier & Imposant". Tous ceux qui l'ont croisé s'en souviennent, jusqu'à ses mains qu'il "avoit très-grandes & très-belles". Né à Lyon, organiste à la cathédrale de Nevers à l'âge de 14 ans, il prend la succession de Nivers à La Chapelle Royale en 1708.

Le clavecin français jusqu'alors excellait dans l'imitation du luth et de l'orchestre de Lully. Avec Marchand il trouve un visage nouveau: c'est un orgue comme les autres, dont le langage d'une dignité racée éblouit par sa magnificence et sa gravité.

Marchand est visionnaire, il est en avance sur son temps, pour le meilleur et pour le pire : il est en Allemagne autour de 1717: aurait-il lancé au Roi des phrases impertinentes ? Sa femme le poursuit en justice en 1713, 12 ans après leur rupture. Est-il contraint à l'exil ou intéressé par ce poste de mille thalers à la cour de l'Electeur de Saxe et Roi de Pologne ?

Une joute musicale est rapidement organisée à Dresde avec Johan Sebastian Bach. Ce dernier estimait les compositions de Marchand et depuis lui reconnaîtra "la gloire d'un jeu très-beau et très-correct". Il est difficile de savoir comment s'est déroulée cette rencontre, les témoignages (tous postérieurs et tous du côté allemand) s'étalent de 1739 à 1788 et se contredisent.