CARAVANE - PARIS-DAMAS-TOKYO - Hélène Jacqz, Ibrahim Jalal et Michio Takahshi

Hélène Jacqz, Ibrahim Jalal et Michio Takahashi
Hélène Jacqz, Ibrahim Jalal et Michio Takahashi
Amazonia, diptyque, technique mixte sur toile, 240 x 130 cm
Rouge, huile, 40 x 40 cm, 2017
Cri, huile, 174 x 92 cm, 2016
Manifestation terminée

Soutenue par Jack Lang, ex-ministre de la culture en France et président de l'Institut du Monde Arabe, Caravane a été présentée en juin 2013 à l’Orangerie du Sénat à Paris. L’exposition en Suisse à la vallée de Joux est la 3e exposition de ce groupe

Soutenue par Jack Lang, ex-ministre de la culture en France et président de l'Institut du Monde Arabe, Caravane a été présentée en juin 2013 à l’Orangerie du Sénat à Paris. Et sur l’invitation de la ville de Takamatsu, elle a donné suite en 2015 à l’exposition « Ames en Résonnance ». L’exposition en Suisse dans la vallée de Joux marquera la 3ème exposition de ce groupe.


La route de soi

En novembre 2009, nous nous sommes rencontrés lors d’un Symposium de peinture à Raqqa en Syrie. Parmi une trentaine d’artistes des pays arabes voisins, nous avons peint chacun librement sur la colline de Jabar. Le soleil était éclatant, le vent d’Ouest soufflait, et les horreurs de la guerre civile n’étaient pas encore perceptibles... Malgré nos origines différentes, nos œuvres manifestaient une certaine affinité, comme si le désert et la route de la soie favorisaient notre rencontre, à la croisée des chemins.

A Damas (les trois derniers jours), nous avons visité les musées et aussi les ateliers des collègues. Le soir, en buvant du thé, nous avons beaucoup dialogué sur l’actualité artistique et sur l’idée que l’Art est fondé sur des valeurs universelles. Nous pensons que la diversité des héritages culturels n’est pas un obstacle, mais au contraire une source d’enrichissement mutuel.

En 2011, au cours de La Nuit Blanche à Paris sur les bords de la Seine, au terme d’une grande discussion sur l’approche de l’art contemporain et sur la peinture en général, nous avons décidé de fonder un groupe appelé «Caravane», qui ferait partager notre conception de l’art grâce à des expositions communes. Nous voulons lancer un défi au nouvel académisme de certains courants actuels.

Notre but est bien de participer à la création d’une civilisation multiculturelle fondée sur autre chose que la simple tolérance, sur ce que l’ancien président de la République Tchèque Vaclav Havel (1936-2011) appelait « une véritable coexistence créative ». Comment cela ? En permettant à chacun d’être qui il veut être et en définissant plus clairement ce qui relie les gens entre eux. Nous espérons que d’autres artistes rejoindront notre caravane.

Mars 2012, Hélène Jacqz, Ibrahim Jalal, Michio Takahashi


Le point commun d’Hélène Jacqz, d’Ibrahim Jalal et de Michio Takahashi n’est pas seulement de résider en France, tout en prolongeant des traditions culturelles bien distinctes. C’est d’avoir choisi un mode d’expression pictural exigeant - la peinture - marqué dans leur cas par une évidente spiritualité. Spiritualité dans le sens où Kandinsky parlait « Du Spirituel dans l’art », et non pas référence à une tradition religieuse particulière. Tous trois montrent des œuvres méditatives, longuement réfléchies et lentement mûries qui proposent au regard un support pour la réflexion.

- Geste spontané et rapide chez Hélène Jacqz, ouvert aux beautés du hasard, envol des traces comme dans l'équilibre fragile d'une danse ou d'une acrobatie;

- Profondeur du tableau chez Ibrahim Jalal, dont la lente genèse ne se découvre que peu à peu dans une lecture attentive qui en révèle les strates cachées;

— Légèreté, enfin, chez Takahashi, comparable à celle de voiles superposés, présences pâles, transparences illusoires et soyeuses, mais aussi signes invitant à un parcours secret.

Dans la profusion des tendances de l'art contemporain, multipliant des propositions contradictoires ressentie parfois comme un désert, Jalal, Jacqz et Takahashi ont formé une caravane. J'espère qu'elle ira loin et, pour ma part, j’ai envie de la suivre.

Marc Albert-Levin, écrivain, critique d’art  


Hélène JACQZ

Née à Paris. Après les études à l'ENSBA Paris, elle bénéficie de deux bourses (Fulbright et Lavoisier) pour étudier à la Parsons School of Art de New-York. Elle y séjourne 5 années. Influencée par la peinture américaine, le jazz et l’art des enfants, son travail se renouvelle avec l'importance du rythme et d'une gestuelle qui cultive l'instant présent.  

« Un moment essentiel des années de jeunesse d’Hélène Jacqz aux États-Unis, fut sa rencontre avec le Jazz. Elle y a trouvé un écho à son travail pictural, la recherche de cet équilibre fragile entre liberté et contrainte qu’on appelle l’improvisation. Le Jazz se déroule dans un temps, sur un tempo déterminé et joue avec les harmonies et la sonorité. La peinture se déploie dans l’espace limité du tableau et jongle avec les formes et les couleurs. »

« Comme dans le jazz la pureté du son, dans la peinture gestuelle, la rapidité et la simplicité du mouvement ne s’acquièrent qu’au terme d’un long et patient apprentissage. » « Hélène fait exploser la couleur dans un lâcher prise total ou la liberté prend alors son envol. Ses toiles éclatantes sont habitées par le rythme et la lumière. Peu de peintres savent allier, avec autant de sûreté, l’équilibre et le déséquilibre, la construction et l’abandon à l’impulsivité. »

Marc Albert-Levin


Ibrahim JALAL

Né à Damas, fils d'un père tisserand, dans une maison de couleurs, de patchworks et de tapisseries. Il commence à dessiner à l'âge de 7 ans. Diplômé des Beaux-Arts de Damas et de l'ENSBA Paris. Sa peinture, abstraite, est inspirée par les couleurs, l'esprit et les formes d'art de son pays, la Syrie. Il vit et travaille dans la région parisienne.  

« Ibrahim Jalal compose avec des taches de couleur qui s’aiment entre elles. Ses compositions nous entraînent dans une sorte de tournoiement répétitif qui rappelle celui des derviches soufis. La grille qui sous-tend la toile est la trame d’un tissu sans commencement ni fin, ouvert sur l’infini. De cette trame, jaillissent des formes et des couleurs qui, semble-t-il, n’apparaissent que pour mieux disparaître. Et il arrive, dans une étape ultime, que tout tourbillonne et s’évapore dans une vibration presque monochrome, le pur éblouissement solaire d’un jaune-orangé, l’atmosphère lunaire d’un blanc-argenté, ou l’intensité d’un bleu dans lequel les flots marins et l’azur se confondent ! Jalal parle une langue secrète et discrète, celle de la spiritualité dans l’art, initiée par Kandinsky, et illustrée par Klee, Rothko et Bissière, entre autres. Au terme d’une lutte intérieure contre le désordre et le chaos, la peinture de Jalal chante la sérénité et la paix enfin conquises. » 

 Marc Albert-Levin


Michio TAKAHASHI

Né à Tokyo. Il est initié à la peinture traditionnelle par sa cousine. Attiré par Monet, il vient en France et entre à l'ENSBA Paris. Il rencontre Jean Messagier et découvre chez lui les œuvres de Poliakoff, Manessier, Vieira da Silva. Il fait siens les mots de Messagier « moi, je ne trouve pas, je cherche », en regard du « je ne cherche pas, je trouve » de Picasso.  

« Le geste dit toute une spiritualité, une philosophie, d'une rare sagesse et intelligence. L'exprimé a autant d'importance que le non exprimé. Chacune de ses expressions participe au discours, à la chronique de la vie de pensées et des impressions. La juxtaposition de ces chroniques multiples ouvre à chacun une multitude d'espaces singuliers et authentiques. Les subtiles dualités de espaces occupées ou libres, du trait actif et suggérant ou celui simplement accompagnant, de la couleur fortement appliquée ou à peine perceptible, conduisent (ou annoncent pour rester dans cette fluidité du concept) jusqu'à la coïncidence de la figuration et de l’abstraction. Que l'Art subtil, riche et maîtrisé de Michio Takahashi soit le reflet de sa multi-culturalité, est une évidence. Cependant, dépasser cette évidence ouvre des perspectives passionnantes, des questionnements essentiels dans la quête de l'harmonie de la vie en s'inspirant de tous les possible esquissés par Michio Takahashi. »

Jacques Cavin

Exposition à découvrir du 20 mai au 10 juin 2018 à la galerie de l’Essor, du mardi au dimanche de 14h00 à 18h00. Entrée libre.

Vernissage le samedi 19 mai 2018 à 17h, en présence des artistes.

Le vernissage est ouvert à toutes et tous !

Entrée gratuite
Age conseillé
0 à 5 ans, 6 à 12 ans, Adolescents, Adultes, Seniors
Date de fin
10.06.2018
dim. 20 mai 2018
14:00

Galerie de l'Essor

Salle par défaut
Grand-Rue 2
1347 Le Sentier

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Détails

Exposition à découvrir du 20 mai au 10 juin 2018 à la galerie de l’Essor, du mardi au dimanche de 14h00 à 18h00. 

Entrée libre.

Contact / Réservation
Numéro de Téléphone
+41 79 578 04 50

Dates

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