Exposition FACE-A-FACE

L'âme du monde est à la peine et moi je l'aime quand même... tel est le sous-titre que Marie Legras-Plazanet a choisi pour son exposition de peinture.

La Fondation ABPi accueille pour la première fois l'artiste Marie Legras-Plazanet, peintre, graveur et céramiste.

"Ma création, elle est là, elle jaillit. C’est comme un inconnu qui parle en moi. Je trouve l’inspiration en regardant la nature, les gens dans la rue. J’enregistre les liens entre eux, leurs mouvements, leurs gestes, les lumières, les contrastes, une expression. C’est principalement là le début de mon processus. C’est un travail sur le corps, récemment agité des rumeurs du monde. L’âme du monde est à la peine et moi je l’aime quand même...

J’ai une avidité à créer, comme un besoin impérieux. Des croquis par centaines. Je travaille par séries. Comme une quête d’harmonie par le trait, une tendresse affirmée, peuplée des forts gentils. Un univers de traces et de taches qui reflète ma perception du monde, ce fut déjà le cas dans ma technique de céramiste.

Étudiante aux Beaux-Arts de Lyon dans les années 80, j’ai commencé comme peintre et sculpteur sur métal puis j’ai réalisé une carrière de 20 ans de céramiste. La peinture et la gravure m’ont accompagnée tout au long de mon parcours. Aujourd’hui je m’y consacre entièrement.

Depuis l’enfance, j’ai baigné dans un milieu artistique. Mes parents artistes m’ont appris à regarder et à retenir, à capturer l’instant. Ils m’ont transmis la culture du Beau. Je m’inscris pleinement dans la lignée des artistes de la période grecque, les Phéniciens, les portraits du Fayoum, le musée Rodin où j’ai passé de longs moments étant étudiante, Marc Chagall, Georgia O’Keeffe, Jean-Michel Basquiat, Gérard Garouste qui garde un œil sur moi, un autoportrait de lui trône dans mon atelier !

Une idée me vient et je la décline en dizaines d’œuvres, à partir de mes impressions ou avec des modèles pour affiner les postures. En peinture, je commence à l’encre sur papier, je densifie à l’huile, parfois même à l’huile de vidange. Et je détoure au pastel gras. Je m’autorise des imprécisions dés l’instant où l’ensemble du tableau me paraît cohérent. J’utilise toujours la même palette de couleurs, proches de la terre. Rouge de Mars, ocre rouge, jaune de Naples, gris de Payne, noir, bleu outremer…"

 Marie Legras-Plazanet