TRAITER L’ANOMALIE AVEC DES OUTILS NORMALISANTS : OÙ EST LA FOLIE ?

Avec la clinique de la parole, nous sommes sur le terrain de l’éducation intellectuelle. Comme le notent Alain Bozza et François Keller dans leurs livres, ceci est inentendable pour le management d’aujourd’hui qui veut rationaliser les coûts et faire

Où doit-on renvoyer la psychose aujourd’hui ? A la normalité de la standardisation, au moindre coût économique basé sur la masse ou à la règle dans une non-écoute du cas particulier.

Dans le livre d’Alain Bozza Clinique du sujet de la citoyenneté dans les psychoses, il précise : « C’est donc des décombres de la psychiatrie asilaire que naît le CHRS. C’est dans cet espace de relation à nouveau possible entre « l’homme de raison » et « l’homme de folie » que ses créateurs jettent les premières pierres de cette nouvelle praxis institutionnelle, afin de créer les conditions permettant à chaque personne « malade mentale » de transiter dans l’entre-deux, et ainsi de pas- ser de sa longue vie de « reclus » et « d’aliéné » à la vie sociale et d’y rencontrer, chemin faisant et par le biais d’expériences vécues, ses concitoyens. » (p. 47)

Pour François Keller, dans son livre Le standard ne répond pas : « Comment chaque élément de la mémoire et de l’avenir entre-t-il dans le récit, dans son rythme, et rencontre-t-il une écriture par-delà les significations établies ? Loin de cette réalité faisant de chacun un « centre narratif », nous nous trouvons confrontés à des standards normatifs qui excluent le langage, les images et la matière de la parole. Ils intiment de tout remettre à « zéro », avec insistance, bien qu’il soit parfaitement impossible de faire table rase de l’expérience et de la mémoire en acte ! » (p. 6)