Je crois que dehors c'est le printemps

d’après le livre "Mi sa che fuori è primavera" de Concita de Gregorio Une famille comme une autre, une histoire d’amour respectable, deux jumelles. Le père disparaît avec les deux filles, qui ne seront jamais retrouvées.
À partir d’un fait réel, Gaia Saitta raconte la quête d’une femme suspendue entre l’abîme de la tragédie et le désir de vivre à nouveau.
C’était il y a quelques années, en Suisse. La femme était étrangère, elle avait un bon travail et confiance dans son mari. Dans sa vie de famille, rien n’annonçait le drame de la disparition. Le père est retrouvé suicidé quelques jours plus tard, mais ses deux petites filles restent introuvables. Sans les corps, le deuil est impossible et la vie oscille entre l’espoir secret d’une réapparition et le gouffre de la douleur. Et face à elle, la banalité d’un milieu social qui oublie peu à peu et les procédures trop ordinaires des autorités.
Seule en scène, Gaia Saitta raconte avec pudeur le chemin tortueux d’une mère, d’une femme d’aujourd’hui, confrontée à l’épreuve solitaire de la tragédie.
Une mère qui se bat contre l’insoutenable, une femme qui pense ne jamais pouvoir aimer à nouveau et entreprend malgré tout de se reconstruire une vie, pas à pas, armée de convictions nouvelles. Une Médée inversée, dont son Jason a fait disparaître ses enfants. L’actrice mène l’enquête. C’est comme si elle écoutait ce qui, dans l’histoire de cette femme, entre ses angoisses, son courage et ses questions à jamais sans réponse, résonnait au-delà d’elle. Prenant à témoin les spectateurs et les spectatrices, elle partage des émotions que chacun·e peut reconnaître.