Si c’était à refaire

Ce spectacle sera-t-il notre cure de jouvence de la saison ? Il y a fort à parier, puisqu’il s’agit de se plonger dans l’hypothèse même de ce qui aurait pu être différent, si c’était à refaire.
De nos jours, on se permet de refaire pour gagner au change, pour être mieux que ce que l’on est. Mais le risque est de se rater, évidemment.
«Dans la clinique du docteur Jouvence, les femmes célèbres ou anonymes se bousculent pour se faire refaire le nez, les seins, la bouche ou les hanches... L’arrivée d’une nouvelle secrétaire et la jalousie de Mme Jouvence ne vont rien arranger au monde de la chirurgie esthétique.» On connaît le ton impertinent de Laurent Ruquier, auteur de cette pièce et bien connu des plateaux télé. Il a l’art d’aborder de manière légère et détournée des sujets de fond, des questions qui dérangent et d’en rire férocement. Quel sort jettera-t-il sur le monde de la chirurgie esthétique? Là où l’on paie le prix fort pour changer de corps et se voir différemment dans son miroir. Miroir aux alouettes? Certainement. Besoin vital? Assurément aussi.
On peut s’attendre, dans cette comédie, à une verve particulière au vu de la distribution. Parmi les comédien·ne·s, personne n’aura sa langue dans sa poche et si tel n’est pas le cas, la chirurgie esthétique ne pourra rien faire pour améliorer le don de la réplique qui fuse et de la vivacité d’esprit. Une opération permettant d’obtenir une «langue mieux pendue» n’étant pas encore possible dans le cabinet du docteur Jouvence!