Cendrillon (Jules Massenet)

Au paradis des (grands) enfants
Grand prix de Rome, plus jeune membre de l’Institut, professeur de composition au Conservatoire de Paris (où il forme Chausson, Pierné et Schmitt), Jules Massenet demeure aux yeux de l’histoire un habile créateur de mélodies qui plaisent au public. Peu motivé à révolutionner son art, il signe une vingtaine d’opéras qui se ressemblent passablement – mais comme ceux-ci sonnent magnifiquement bien, personne ne va s’en plaindre ! On cite volontiers Manon et Werther, mais on ne saurait oublier Thaïs (et sa sublime Méditation chère aux violonistes), ainsi qu’une Cendrillon dont le caractère naturellement féerique épouse idéalement sa plume généreuse et… délicieusement sucrée. Composé entre 1894 et 1895 sur un livret d’Henri Cain inspiré du conte de Charles Perrault, il est créé le 24 mai 1899 à l’Opéra-Comique et connaît des débuts fulgurants, avec pas moins de cinquante représentations au cours de la seule première saison. C’est un fait : Massenet est là au zénith de sa carrière.